Je « veux » ou je « dois »?
La situation de la pandémie nous a tous bousculés. Pour certains, elle a été catastrophique et pour d’autres, elle a joué le rôle d’agent de transformation.
Chose certaine, personne n’est indifférent à ce qui se passe.
Ça brasse, ça questionne, ça rend insécure.
Mais, pour une grande partie de la population, les mois de mars, avril et mai ont été l’occasion de faire le point, de faire du ménage et de prendre du recul face au rythme de vie qu’elle avait. Parce qu’une grande partie de la population était arrêtée, elle a réalisé qu’il y avait beaucoup de non-sens dans sa vie. Certaines habitudes ont été mises à l’épreuve et elles n’ont pas su prouver leur nécessité… On a réalisé qu’elles n’étaient plus utiles à notre bonheur.
Même ceux qui n’étaient pas heureux en télé-travail et qui sont retournés dès que cela a été possible ont pris plaisir à subir moins de pression.
Toute cette énergie déployée à essayer de livrer ce qui doit être livré, à performer, à faire ce qu’on nous dit de faire parce que… parce que c’est comme ça!!! Ce non-sens là en particulier…
Tu veux alors, je dois?
À l’heure du déconfinement, plusieurs disent WÔ. WÔ, les menutes!
C’est qu’on a aimé le « pas de trafic », pas d’avion dans le ciel. On a eu le temps de prendre le temps. On a découvert le goût de prendre le temps. On aimé le silence, le calme, l’arrêt de ce rythme effréné. On en a profité car on savait que c’était temporaire. Et là, ça reprend et on a peur, on a pas le goût que ça reparte en malade… NON!!! Pas tout de suite!!!
Attends… TU veux que je reprenne le même rythme qu’avant?
TU veux que je me garroche tous les matins au bureau comme avant?
TU veux que je me mette la même pression qu’avant?
TU veux que je sois autant disponible qu’avant?
TU veux que je mette ma vie de famille de côté comme avant?
TU veux que je ME mette de côté comme avant?
(TU étant celui à qui on attribut ce rôle: son patron, son CA, son entourage, son partenaire d’affaire, son ego, son insécurité, sa culpabilité…)
« NO WAY. Y’en est pas question. Et c’est non négociable. »
On dirait que ces prises de conscience ont donné le courage aux gens de dire: « non, maintenant, c’est terminé. » On a plus le goût. On a apprécié rester en pyjama toute la journée, prendre le temps de luncher avec les enfants, aller prendre une marche en plein milieu de l’après-midi, se lever un peu plus tard le matin en s’engageant à travailler un peu plus tard le soir, être productif en tellement moins de temps que d’habitude… On a vraiment aimé ça.
Je DOIS
C’est parce qu’avant on vivait avec le mantra: je DOIS. Je DOIS être tout le temps disponible, je DOIS être impeccable (tiré à 4 épingles: la repousse, les ongles ou ne jamais faire d’erreur car je suis sur un siège éjectable ou il en va de ma réputation…), je DOIS terminer ce mandat pour hier, je DOIS arriver plus tôt au travail sinon on va penser que je ne suis pas sérieux(se) dans mon travail, je DOIS être fin(e) avec tout le monde sinon j’aurai pas une bonne évaluation, je DOIS être super top productif(ve), je DOIS plaire à mon patron, mon CA, mes collègues, mon chum, ma mère, mon père…
Je DOIS être une bonne fille, un bon garçon. Je DOIS être parfait(e).
Et là, on a touché à autre chose. On a eu le droit de ne pas être impeccable. On a eu le droit d’être désorganisé, d’être un peu tout croche… (C’est correct, c’est la pandémie, on doit s’ajuster!)
Et on a aimé ça! On a eu le temps de se demander: Pour qui je fais tout ça? On a répondu à cette question et on a retrouvé ce qui nous fait vibrer.
Je VEUX
La situation de la pandémie nous a permis de découvrir ce que l’on VEUT.
Je VEUX un rythme acceptable, un horaire acceptable, un nombre de dossiers acceptables.
Je VEUX avoir la possibilité de travailler de chez moi sans ressentir de culpabilité.
Je VEUX un patron qui écoute mes besoins et qui les comprend.
En passant, 41% de la main-d’oeuvre désire changer d’emploi parce qu’elle trouve que les gestionnaires ont mal géré la crise. Voici quelques articles de Olivier Schmouker sur le sujet:
https://www.lesaffaires.com/blogues/olivier-schmouker/employeurs-gare-a-l-horrible-poutre-dans-votre-oeil/618825?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=le-matin_20-juillet-2020&oft_id=67385311&oft_k=xVKpJjTW&oft_lk=y6xaFQ&oft_d=637308431160400000&fpid=23375&m32_fp_id=47KKJ8&ctx=newsletter&m32_fp_ctx=DI_MASTER_Relational
Je VEUX travailler dans un climat harmonieux et souple.
Je VEUX mener l’organisation pour laquelle je travaille loin, le plus loin possible avec une équipe engagée et heureuse!
Je VEUX être heureux(se) au travail!
Serons-nous assez convaincus pour ne pas fléchir sous la pression et retomber dans le rythme effréné d’avant?
Serons-nous assez solides pour affirmer ce que l’on veut et ne pas faire ce que l’on croit devoir faire?
Bonne réflexion!
Merci je vais partager cet article avec mes clients, ce sont des mots sur un état d’âme!
Merci Sylvie! Au plaisir de se revoir! ?
Merci Catherine! C’est tout à fait ça!
Super! Merci de ton commentaire! ?