Quand les bottines ne suivent pas les babines

 dans Avoir du courage, Bienveillance, Confiance, Courage managerial, Culture organisationnelle, Inspiration, Leadership, Responsabilité, Vulnérabilité

On connait cette expression bien de chez nous: « les bottines doivent suivre les babines » qui peut sonner familière mais qui a son pesant d’or en termes de sens. Je n’en ai pas trouvée de plus exacte!  Cette expression signifie que les gestes doivent suivre les paroles. Que les mots ne suffisent pas, il faut passer à l’action. Les pieds (bottines) doivent donc suivre les paroles (babines).

C’est ce à quoi nous sommes à même de s’attendre de quiconque s’engage oralement dans quelque chose. D’un politicien, par exemple: « Les électeurs se demandent si les bottines du nouveau ministre suivront ses babines

Quand les bottines ne suivent pas les babines.

J’échangeais avec une amie consultante qui me racontait qu’elle faisait des interventions auprès d’un gestionnaire dans le monde de la vente. Celui-ci se définissait comme un gestionnaire soucieux de la croissance des membres de son équipe, dédié à les accompagner dans le développement de leurs compétences et favorable à leur offrir les outils nécessaires pour leur avancement professionnel. Selon lui, ce sont des attitudes auxquelles les employés sont en droit de s’attendre, surtout dans le contexte actuel de pénurie de main-d’oeuvre et de préoccupation que chacun a de faire vivre une belle expérience aux employés bla, bla, bla… 

Humm… on croirait entendre une cassette, non?

Mais en réalité, qu’est-ce que le client de mon amie fait véritablement?

Il semble être plein de bonnes intentions mais concrètement, il ne fait rien. Pire, il paye une consultante externe (mon amie) qui lui répète ad nauseam les mêmes concepts d’accompagnement des employés mais malheureusement, il ne les met pas en application, il n’essaie même pas… Il préfère aller répéter les dits concepts dans des activités de réseautage ou dans des groupes sélect de gens d’affaires. 

C’est facile de tenir un discours à la mode pour se donner bonne conscience sans ne jamais poser de gestes concrets! Comme résultats, nous faisons  perdre le temps aux personnes concernées, nous perdons la confiance des employés et nous gaspillons l’argent de l’entreprise. C’est ça le but, dites-moi? 

Accompagner réellement ses employés dans une expérience profitable et bénéfique pour l’employé est tout un défi… Pourquoi? 

Parce que c’est difficile d’être sincèrement dédié au rayonnement de l’autre, juste à celui de l’autre, pas le sien.

  • Ça demande de se remettre en question et de ne rien tenir pour acquis. 
  • Ça demande d’aller dans la vulnérabilité de celui qui sait qu’il ne sait pas tout. 
  • Ça demande d’être à l’écoute, une écoute sincère, des besoins des personnes qui relèvent de soi. 
  • Et tout ça demande un immense courage! 

Quand on comprend la profondeur de l’énoncé: « faire vivre une belle expérience aux employés » on ne peut s’en tenir à rester témoin de loin dans son bureau comme un spectateur et ne pas être volontairement investi dans la démarche, même si on a peur ou on se sent parfois malhabile… C’est normal d’être malhabile, surtout au début, avec les concepts d’écoute et de bienveillance quand en plus, en haut, on nous on pousse à être performant, à atteindre des objectifs toujours plus ambitieux et en oubliant que les gestionnaires ne sont pas tous équipés pour gérer les humains ET atteindre les objectifs d’entreprise. 

Une volonté d’entreprise

Pour arriver à faire vivre une expérience employé exemplaire, c’est tout le système organisationnel qui doit être réfléchi à la fois en fonction des besoins de productivité, évidemment, qu’en fonction des besoins humains, moins évident. 

C’est en prenant les choses en main avec courage et humilité qu’on peut véritablement avancer. Prendre en charge son rôle de gestionnaire au lieu de rester simple spectateur. Accepter d’aller dans sa vulnérabilité même si on est terrifié. Ce ne sera possible que si le gestionnaire se sent supporté par le système organisationnel.

C’est seulement à ce moment que l’on peut affirmer que « nos bottines suivent nos babines ». Autrement, ce sont des phrases creuses qui ne font que tranquillement démolir sa crédibilité aux yeux des autres. Est-ce cela que l’on veut?

Avancer, grandir, évoluer, c’est assurément challengeant mais on peut avoir la certitude qu’on aura des résultats et de la fierté du travail accompli. Et les résultats seront spectaculaires: rétention, engagement, loyauté.

Allez! Courage!

Vous aimeriez en parler plus en profondeur? Contactez-moi.

J’ai des ateliers super sur le sujet: Conversation difficile et Imputabilité.

Suite de l’histoire: J’ai dit à mon amie d’arrêter de perdre son temps avec ce client car elle parle dans le vide. Elle est restée surprise parce qu’elle ne veut pas nécessairement perdre cette source de revenu… En fait, je lui proposais d’avoir le courage que ses bottines suivent ses babines… Qui sait, peut-être que terminer la relation créerait une onde de choc! Peut-être que ce choc favoriserait le mouvement…! À suivre…

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