Le gestionnaire, ce super héros!
Ces temps-ci, j’entends beaucoup parler de la pénurie de main d’oeuvre au Québec. J’ai participé la semaine dernière au grand rendez-vous « Le rassemblement pour la santé et le mieux-être en milieu de travail. » 2 jours de questionnements sur le sujet de la santé physique et mentale en milieu de travail.
Constat: c’est pas des farces, il faut développer de meilleures pratiques de gestion pour accompagner les employés de tous niveaux afin de les garder en poste le plus longtemps possible. Et pour éviter qu’ils n’aillent se faire voir ailleurs…
Y mettre le temps
La 2e journée a commencé avec la conférence d’ouverture de Luc-Richard Poirier de Intelligence Santé qui a l’habileté de faire totalement vibrer son auditoire. Il a cette simplicité décontenançante à livrer son message et à toucher les gens.
Il a entre autre mentionné qu’un changement de comportement prend 7 à 8 semaines avant de s’opérer… Pour nous permettre de bien comprendre la nécessité de faire des changements et de faire confiance au temps, il nous a parlé du bambou chinois. Cet arbre prend jusqu’à 5 ans avant de laisser paraître ses premières pousses. 5 ans a arroser cet espace avant de voir le fruit de son labeur! Mais quand il commence à pousser, il grandit de 30 mètres en une saison!! Il a prit 5 ans à faire pousser ses racines et le résultat est spectaculaire. Belle analogie, non?
Saviez-vous que…
Plus tard dans la matinée, j’ai eu l’occasion d’entendre Michèle Parent M.SC.A, D.S.A., CRHA de la firme Morneau Shepell. Elle a partagé avec nous le fruit d’une étude faite par la firme.
Ce que les employés veulent pour mieux s’adapter au changement c’est:
- Des communications plus fréquentes et meilleures
- Plus de rétroaction des employés
- Plus d’empathie
- De meilleures formations pour les gestionnaires
À cette même journée, les chercheurs Jacques Forest, psychologue et CRHA et Joëlle Carpentier, professeure-chercheuse, ont partagé avec nous leur « Théorie de l’autodétermination » comme quoi l’employé a besoin de trois choses pour être motivé au travail:
- Affiliation sociale: avoir des relations interpersonnelles satisfaisantes. Être estimé par le groupe.
- Autonomie: être l’instigateur de ses propres actions, de décider et d’agir en conformité avec des valeurs.
- Compétence: besoin d’avoir du succès à des tâches ayant un défi optimal et d’atteindre les résultats souhaités.
Ça ressemble drôlement à ce que je mets en lumière dans mes conférences et activités en entreprise. L’employé a besoin de:
- Sens: donner du sens à ses actions,
- Pouvoir: exercer du contrôle sur sa vie,
- Reconnaissance: être valorisé dans l’exercice de ses fonctions.
Pour terminer la semaine sur ce sujet, j’ai rencontré la pétillante Laurence Béliveau-Hamel de WE Conseil et Recrutement, une strat-up en plein essor! Laurence et son associé ont décidé d’aider les entreprises à trouver de la main d’oeuvre à l’international. On est d’accord pour dire que le besoin est là!
À l’heure actuelle, il y aurait 97 métiers en pénurie au Québec, et la situation ne va pas s’améliorer si on ne fait rien.
Les métiers dans le réseau de la santé, le réseau de l’éducation, en milieu manufacturier pour ne nommer que ces secteurs sont en crise.
Ma mission: accompagner les gestionnaires
J’ai terminé cette semaine le coeur chargé d’un désir ardent d’accompagner les gestionnaires de coeur qui se sentent dépassés par cette situation précaire à développer leurs pratiques de gestion afin de garder leurs employés en poste et en santé.
Super héros?
Si votre organisation fonctionne bien, a un bon rendement et s’il n’y a pas de problèmes majeurs, affublez immédiatement votre gestionnaire de baisers et de la médaille de super héros!
Mais, malheureusement, la réalité est bien différente. Le gestionnaire n’est pas un super héros… J’ai le regret de vous annoncer qu’au contraire, c’est un humain comme les autres qui a des comptes à rendre à la direction et des exigences à avoir auprès de son équipe tout en tenant compte des besoins de chacun. Il a les mêmes besoins nommés ci-haut que n’importe quel employé. Il est particulièrement sujet au surmenage, au stress intense qui peuvent mener à l’anxiété, la dépression ou le burn-out à cause d’une trop grande charge mentale. Et pourtant, on compte sur ce faux super héros pour garder le cap, atteindre les objectifs et livrer la marchandise.
Vous permettez que je vous pose les questions suivantes:
Qui accompagne ce gestionnaire prit en sandwich?
Qui lui demande s’il est au bout de son rouleau, s’il a besoin d’un mentor, peut-être, ou d’un accompagnement?
Qui le forme en continu?
Qui en prend soin?
En terminant, prenons soin de nos gens, tous, à tous niveaux hiérarchiques, sans exception. C’est le souhait que je fais pour la santé et le bien-être de tous en milieu de travail.