Une entrepreneure à Paris!
Vous connaissez la chanson de Stephen Faulkner (Cassonade) « Un cowboy à Paris » qui se trouve sur son disque Caboose? Stephen Faulkner est également l’auteur du hit bien connu « Si j’avais un char ». Bref, j’ai la chanson « Un cowboy à Paris » dans la tête depuis mon retour de Paris!
Du 29 septembre au 4 octobre dernier, j’ai participé à la mission commerciale organisée par le Réseau des Femmes d’affaires du Québec à Paris. L’idée derrière cette initiative est d’offrir aux femmes entrepreneurs du Québec des possibilités de développer leur réseau à l’international et de créer des relations d’affaires.
Génial, non?
De plus, la mission avait lieu en même temps que le Sommet de la francophonie qui se tient chaque année dans une ville francophone et cette année c’était à Paris. Timing parfait pour rencontrer des gens d’affaires de partout dans le monde!
Mon expérience à moi
Par quel bout commencer…?
Oh! Paris est si belle! Juste d’être sur place, c’était le bonheur! À chaque sortie de métro on a droit à un spectacle grandiose! Je me suis déplacée en métro toute la semaine parce que c’est tellement plus simple, plus rapide et plus économique. C’est un no brainer, à Paris, tu te déplaces en métro. En plus, je jouais à « je vis à Paris: métro, boulot, dodo! » C’était tellement agréable! Et de ne pas être pogné dans un trafic irritant au maximum parce que continuel (pire qu’à Montréal, il va sans dire…) était une joie profonde.
Nous étions une délégation de vingt femmes entrepreneures et avons participé à plusieurs activités. Elles n’étaient pas toutes porteuses de résultats mais toutes avaient le potentiel de nous permettre de rencontrer des gens d’affaires. Voici quelques exemples:
Cocktail avec la délégation du Québec
Le mercredi soir, nous avons été invitées par la ministre Martine Biron à un cocktail pour célébrer la francophonie. Mot de François Legault et de Martine Biron, rencontre de plein de québécois en liesse d’être présents à cet événement. C’est quand même exaltant de se retrouver entre gens de chez nous dans un événement glamour à l’hôtel Pullman de Paris! C’était vraiment agréable. J’ai rencontré Nathalie Genest, de la Délégation générale du Québec à Paris, une chouette femme avec qui j’ai tout de suite connectée.
Visite du Sénat
Nous étions conviés le matin du 2 octobre au Sénat de Paris pour rencontrer des femmes entrepreneures de Paris et de la région. Bon, d’abord l’endroit, oh mon Dieu! L’édifice du Sénat était auparavant le palais du Luxembourg qui donne sur ses magnifiques jardins du même nom. Il a été construit sous Marie de Médicis (1575 – 1642), mère de Louis XIII et épouse d’Henri IV. Issue d’une famille très riche d’Italie, elle désire montrer sa puissance en érigeant ce palais et ces jardins. C’est Napoléon qui a décidé de donner une nouvelle vocation au palais en 1804 en y installant les premiers sénateurs. Ils étaient 80. La chance que j’ai eu de visiter cet endroit! Je me sens vraiment privilégiée!
La FrancoTech
Les 3 et 4 octobre, c’était la FrancoTech, un genre de Stratégies PME sur la francophonie. Mais au lieu d’y trouver des PME du Québec, il y en avait de PARTOUT dans la francophonie! Sur place, des grosses pointures comme Justin Trudeau qui est venu faire une allocution et Emmanuel Macron également est venu saluer les participants pour souligner la vitalité des affaires qui se trament en français!
Pendant ces deux jours, j’ai fait d’importantes rencontres et je reste en contact pour développer des relations d’affaires. Entre autres avec Nathalie Djoumessi du Cameroun avec qui je suis en relation pour organiser une formation pour des gestionnaires à Douala. Un bootcamp de 4 jours sur le leadership. Ça promet!
Une sortie au théâtre
Comme je ne revenais que le mardi suivant, le samedi soir je suis allée au théâtre avec mon ami Denis Trudel du Bloc québécois qui était sur place pour les mêmes raisons que moi. Aller au théâtre à Paris, le Théâtre Michel, petit théâtre dans le 8e, c’est un bonheur total! Après, évidemment, on s’est envoyé un tartare derrière la cravate. La vraie expérience parisienne!
Le défi de développer des affaires en France
Si je fais du pouce avec l’image du « cowboy à Paris », je réalise qu’elle correspond bien à la perception que j’ai de comment on gère les affaires au Québec versus en France. Chez nous, il y a un petit côté « western » en ce sens que c’est possible de faire sa place avec une bonne idée, une bonne structure, une bonne force de frappe. De plus, ce n’est pas nécessaire d’avoir tous les diplômes des meilleures universités pour obtenir des contrats. En d’autres mots, il y a moins d’exigences et on fait confiance à l’entrepreneur qui se trouve devant soi.
En France, j’ai compris qu’entrer dans le système allait être une autre paire de manches…
La hiérarchie prend encore une place très importante. Pour entrer dans le système, il y a des étapes à franchir et des certifications à obtenir, des audits à vivre, des tonnes de documents à remplir… bref, c’est une structure lourde et compliquée. Pour faire des affaires en France, ce serait plus simple pour moi de m’associer à une « société » déjà implantée et reconnue, en fait, de faire de la sous-traitance.
De plus, on est très loin du leadership horizontal! Ouf… Il y a encore un immense fossé entre la fonction de manager et les employés. J’ai discuté avec un mec qui considérait que les employés devaient « rentrer dans le moule ». Ce sont ses mots. « Ils ne sont pas démobilisés, ils sont incompétents! » Alors, lorsque je lui ai parlé de pénurie de main d’oeuvre et des stratégies à mettre en place pour garder ses employés en poste et ainsi éviter le roulement de personnel, il n’avait plus grand chose à dire…
Ma conclusion
Pour une entrepreneure comme moi qui a un bagage de vie extraordinaire, des solutions novatrices et puissantes pour développer le sentiment de bien-être au travail des employés et des gestionnaires, j’ai conscience que la marche pour atteindre mon objectif de travailler en France est très haute!
Je ne reviens pas de cette aventure avec des contrats plein les cartons mais avec des contacts de gens d’affaires formidables de partout dans la francophonie et aussi avec des relations d’amitié fortes avec les femmes exceptionnelles de la délégation! Et Paris c’est l’histoire, la culture, le raffinement, la beauté. Chaque virage sur la rue propose un ravissement! Je reviens gonflée à bloc, inspirée et reconnaissante de m’être donnée le droit de participer à cette aventure.
Et je reviens avec un apprentissage important: ça se passe entre les deux oreilles! Marcher dans Paris en ayant le sentiment d’être à ma place et soudain, sentir le champs des possibles s’ouvrir à moi a été une révélation magistrale.
Amenez-en des projets!