Il y a beaucoup de gestionnaires pyromanes dans nos entreprises!

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Vous savez, ces gestionnaires qui sont comme des pompiers, toujours entrain d’éteindre des feux, toujours pressés, toujours dans le jus, débordés, en retard… Ceux qui n’ont jamais le temps de prendre un café, de compléter certaines tâches, de répondre à vos questions… Vous en reconnaissez quelques-uns? Peut-être vous sentez-vous pompier vous aussi, à l’occasion…

C’est un fait, beaucoup de milieux de travail fonctionnent sous pression comme si le boulot était une question de vie ou de mort et ce, en tout temps. Beaucoup de dirigeants exigent un rendement très performant.

On jase, là. Est-ce ça se pourrait que certains gestionnaires s’inventent des obligations pour donner l’impression à leur entourage qu’ils sont ben, ben, ben occupés?

« Il y a beaucoup de gestionnaires pyromanes dans nos entreprises »

Cette phrase « bombe » a été lâchée par un des participants dans un atelier que je donnais sur la gestion des priorités. 

Évidemment, je me suis arrêtée pour lui demander ce qu’il voulait dire par cette affirmation. 

Voici sa réponse: 

« Je remarque que plusieurs gestionnaires s’affairent souvent sur un paquet de choses qui me semblent superflues. Comme si avoir l’air « dans le jus », « débordé », était un signe de réussite, d’accomplissement.  » Si j’ai l’air relax, ce sera suspicieux… on croira que je ne suis pas engagé dans mon travail ou que je me pogne le… » Alors ils remplissent leur horaire de toutes sortes de choses plus ou moins utiles pour « avoir l’air » de gérer de la grosse business! »

« BANG! » 

Pourtant, on le dit souvent, la définition du leader performant est d’être entouré d’une équipe d’exécutants heureux, efficaces et productifs afin de lui laisser la possibilité de mettre en lumière la vision de l’entreprise. Le gestionnaire n’est pas supposé avoir les deux mains dans les opérations et avoir l’air d’éteindre des feux comme un pompier. Encore moins être l’instigateur du dit feu! 

Pourquoi un gestionnaire se met une pression pour remplir son agenda à rebord afin d’avoir l’air super occupé? 

C’est en lien avec la culture de l’entreprise, peut-être? Le gestionnaire a vu son supérieur se démener et il fait pareil, croyant qu’ainsi, il gagnera en crédibilité. Dans son agenda, tout est de la plus haute importance, tout est pour hier, tout est urgent! 

On réalise rapidement que ce mode de fonctionnement n’amène pas plus de productivité et peut même mener le gestionnaire à l’épuisement. Cette façon de fonctionner est davantage liée à l’anxiété de performance plutôt qu’à un réel leadership positif. 

C’est à l’opposée d’une gestion saine des priorités. On connait le modèle d’Eisenhower (voir tableau ci dessous) qui nous propose de faire la distinction entre ce qui est important et ce qui est urgent. 

Le réflex est de mettre un maximum de choses dans la case des urgences et pourtant, une urgence, par définition, doit être traiter immédiatement, sans délais, comme un accident, un feu ou une échéance dans les 24 heures. C’est tout. Tout le reste n’est pas une urgence. 

Alors, quand vous planifiez votre horaire et que vous sentez une pression de rendement ou de performance, posez vous la question suivante: y a t’il un danger d’accident ou de perte de revenu substantielle si cette tâche n’est pas faite IMMÉDIATEMENT? La réponse sera généralement non. Même si votre supérieur ou quiconque vous met de la pression, ayez l’audace de dire que selon vous, il n’y a pas le feu. Ainsi, vous gérerez beaucoup mieux vos priorités et ne donnerez pas l’impression à vos collègues que vous êtes un pyromane dans l’entreprise. Et, bonne nouvelle, vous serez moins stressé! 

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