Accepter le changement
C’est l’été! Enfin! Les semaines avant les vacances, on proclame des milliers de fois à haute voix: « J’ai tellement hâte aux vacances! » Et, ô joie, elles finissent par arriver! Ô!! Délivrance!
Revirement de situation
Soudain, un événement fatal vient bousculer les plans. Un imprévu assez fort pour vous obliger à vous repositionner, à réviser vos plans, à les modifier, à les transformer.
C’est ce qui m’est arrivée cette année.
Avec mon conjoint, nous avions prévu de passer une semaine au chalet et la semaine suivante, je partais en road trip avec ma fille et sa meilleure amie en Gaspésie pour une dizaine de jours.
Nous partions le dimanche à l’aube.
Le jeudi d’avant, mon père a subit un infarctus massif.
Fini. Capout. Ciao bye.
D’un coup. Sans avertir. Même pas malade.
C’est ça.
C’est ça qui est ça.
Accepter le changement
Pas simple parce que d’abord, le choc est grand, évidemment.
Puis, il y a les émotions qui se mettent à se manifester avec légitimité, bien sûr. Mais, elles le font parfois, de manière inattendues… Ce grand vide imprévu, cette cavité non désirée… Comment gérer ce trou qui ne sera plus jamais rempli de sa présence?
Apprendre à vivre avec ces nouvelles données, ce nouveau paradigme avec lequel nous ne sommes pas du tout à l’aise. Un tsunami de transformations! Alors, on crée des résistances. C’est normal. La situation vécue n’est pas désirée… Elle est imposée.
Parmi les émotions, il y a bien sûr la peine que crée cet espace vacant mais il y a aussi la colère. «J’avais prévu de partir, j’avais tellement besoin de vacances, bordel! »
Il y a la possibilité de ressentir de la culpabilité, de la frustration, de la détresse, de l’anxiété: «Comment je suis supposée vivre maintenant? »
Bref, ça fesse. On a beau vouloir revenir sur nos rails, reprendre où on avait laisser avant l’événement fatal, cet état de fait revient toujours habiter notre quotidien.
Ça s’appelle être en deuil. Et ça ne se règle pas en claquant des doigts: « Bon, ok, j’ai assez braillé, je suis prête à passer à autre chose… » Non. Et, personne ne vit son deuil de la même manière.
Gérer le changement et c’est apprendre à vivre avec quelque chose qu’on ne veut pas.
Parce que si c’était voulu, on appellerait ça: « Un vent nouveau », « Un beau défi », « Une belle aventure! »
Je ne suis pas allée au chalet avec ma famille mais je suis allée en Gaspésie. J’ai dit: « J’ai besoin de partir, de voir de grands espaces! »
Oui, ça fait du bien, oui, j’ai vu de magnifiques paysages mais JAMAIS je n’ai arrêté de penser au fait que mon père était mort le 7 juillet dernier. J’y ai pensé tout au long de mon voyage. J’y pense encore.
Et au retour, aucunement reposée, il va sans dire, je devais reprendre le boulot. Mais… comment? Comment on fait pour remettre le vent dans nos voiles brisées? Comment on repart avec ces nouvelles données, immuables, fatales?
Ça change quelque chose dans mon élan. Dans mon organisation. Dans mes priorités.
Le changement organisationnel, même combat!
Un changement organisationnel éveille les mêmes bouleversements, les mêmes émotions, les mêmes questions pour les personnes qui subissent le changement.
Beaucoup de textes sur le sujet en parlent: les changements organisationnels font vivre des deuils aux salariés. C’est assez simple à comprendre. Voici quelques exemples:
- Le salarié qui doit changer de département parce que son poste a été fusionné à un autre vit le deuil de son ancienne situation qu’il appréciait. Il aimait son équipe, son gestionnaire, son lieu de travail, etc. Il peut avoir une perte de motivation et ça peut aller jusqu’à la dépression.
- Le salarié qui doit aller en formation pour apprendre les rudiments du nouveau système d’exploitation peut sentir de l’anxiété de peur de ne pas être à la hauteur, incapable de livrer la marchandise.
- Le salarié qui est licencié peut vivre de la détresse devant cette nouvelle réalité qu’il n’a pas choisi, peut sentir du rejet également.
Il est important de comprendre que pour chaque situation de changement imposé, la réaction de chacun sera teintée de peine, de colère, de frustration puis, ultérieurement, il y aura acceptation.
Mais, il faut permettre à chacun de faire son deuil. À sa façon.
Une excellente façon de faire un changement organisationnel plus en douceur est en annonçant à son équipe la nécessité de faire ce changement. Ce qui permet au changement d’être apprivoisé par les personnes concernées. En communiquant clairement le projet, le changement si inquiétant pourra peut-être se transformer en une magnifique aventure…
Si j’avais su que mon père allait nous quitter dans la nuit du 7 juillet, j’aurais au moins pu me préparer et lui dire combien je l’aimais…
Vous avez des changements organisationnels à faire et ne savez pas comment les adresser à votre équipe? J’ai une conférence sur le sujet qui pourra vous accompagner à faire le grand saut!
Bon matin Catherine,
Je suis vraiment désolée et peinée de lire ce blog ce matin. Mes sincères condoléances. On s’était écrit la veille….pas évident. Je suis revenue hier au bureau après 2 semaines de vacances et j’ai reçu un courriel annonçant une mauvaise nouvelle sur la santé de quelqu’un que je connais (tumeur au cerveau) et aujourd’hui ceci…effectivement pas facile…et il faut trouver une façon de continuer, avancer…combattre. Accepter le changement, oui, mais avec tout ce qui vient avec et les implications qui en découlent…..avec le temps. Gros câlin pour toi, Johanne
Bonjour Catherine,
Je voulais prendre quelques minutes pour t’offrir mes sincères condoléances à toi et ta famille. Je te souhaite tout le courage et le support dont tu as besoin afin de vivre ce deuil tout en douceur.
Très beau texte qui reflète en effet ce changement que l’on vit à répétition et que l’on a pas choisit.
Au plaisir de recroiser ta route.
Bonne fin d’été!
Nathalie