Est-ce que ton entreprise t’aime?
Quelle puissante question! Ce n’est pas moi qui l’a posée, c’est Marie Garramone de Mind7 Stratégies avec qui je collabore sur un podcast. Nous parlions du sujet dense et si riche: la charge mentale. Quel est le rapport me direz-vous?
Es-tu du genre workaholic? Tu sais, l’employé qui se définit strictement par son travail et qui se sent reconnu seulement après avoir fait ses 80 heures de boulot par semaine? Tu te reconnais? Et qui s’est engagé corps et âme auprès d’un chef d’entreprise qui a des idées de grandeur pour son organisation et qui veut prouver à la terre entière qu’il réussira. Un duo incroyable! Un match parfait!
On est ici dans un modèle de fonctionnement obsolète mais force est de constater que plusieurs y trouvent encore leur compte.
Aujourd’hui, la mouvance vers l’équilibre travail / vie personnelle vient ébranlé cet ordre. Soudain, on est invité à prendre soin de soi, à reconnaître nos limites… Le bourreau de travail est de plus en plus rare et une organisation qui carbure à la performance et qui a les profits et l’efficacité comme priorités doit impérativement commencer à se questionner sur sa culture.
D’où la question: est-ce que ton entreprise t’aime à ta juste valeur? Ou est-ce qu’elle t’aime plus que les profits que tu lui fais faire?
Un employé passionné et dédié pour son travail, c’est un cadeau pour un employeur! Mais, est-ce que cet investissement de temps, d’énergie, de passion est reconnu? En d’autres termes, est-ce que ton engagement te procure un bon retour sur investissement? Parce qu’on ne se cachera pas que s’investir entièrement dans son travail comporte des risques: surmenage, burnout, maladies de toutes sortes. Ces maux sont causés par une trop grande charge mentale. Personne n’est à l’abri de ça.
Comme la société change et qu’aujourd’hui, la proposition est de trouver l’équilibre entre le travail et la vie personnelle (parlez-en à la génération Z), plusieurs travailleurs sont challengés à savoir comment se définir dans ce nouveau modèle puisqu’ils ont toujours priorisé le travail.
L’entreprise, créée par des individus issus du même modèle, devrait également se poser ces questions car il serait souhaitable qu’elle propose un rythme absorbable et une structure à l’écoute des besoins et des limites de son capital humain, quitte à imposer des « arrêts santé ». C’est un changement réel de culture qui s’impose.
J’entends des gens dire: « Ben voyons, Cat! T’exagères! Ça ne fonctionne plus comme ça en milieu de travail! » Nenon… Je n’en parlerais pas s’il n’y avait pas des gens autour de moi qui ont dû rendre les armes… Qui sont aujourd’hui en pleine remise en question face à leur façon de voir le travail puisque leur corps ou leur âme (ou les deux) ont déclaré forfait.
Avant d’en arriver là, on peut se poser des questions telles que: qu’est-ce que l’entreprise propose pour me permettre de souffler? Est-ce qu’au contraire elle m’en impose toujours plus? Y a t’il un programme d’aide aux employés? Des journées « pour soi », sans nécessité de justifier l’absence? La possibilité de faire du télétravail? Des activités Reconnaissance? L’obligation de fermer l’ordi à 17h? Ou la possibilité de faire mon propre horaire? On pourrait en sortir plusieurs autres! Il y en a des possibilités de montrer à ses employés qu’on les aime!
Ça vient de quelque part…
Il n’y a pas si longtemps, la valeur première mise de l’avant était le travail. Le travail en continu était l’activité principale de tout être humain. Ma mère m’a déjà raconté que sa mère ne prenait jamais congé et lorsqu’elle partait quelques jours dans une région du Québec, c’était un événement inusité et exceptionnel. Mes grands parents maternels étaient des agriculteurs, ils se devaient de veiller au bon fonctionnement de la ferme. Un fermier ne peut s’absenter, il est tenu de s’occuper de ses animaux 24heures sur 24, 7 jours sur 7, beau temps, mauvais temps. Le concept de vacances n’existait tout simplement pas.
Puis, avec les boomers, le monde a changé. Les agriculteurs ont remisé leur tracteur et sont partis à la ville se faire une nouvelle vie, plus payante et moins éreintante. Tranquillement, le concept de fin de semaine est apparue et le nombre d’heures travaillées aussi. Mais, nos parents ont quand même conservé bien active la valeur de l’engagement au travail.
Nous avons été élevé avec cette notion en sourdine. L’engagement total au travail reste quelque chose qui a de la valeur pour nous. Personnellement, je me définie par ce que je fais, pas seulement par ce que je suis. Le travail est important pour moi, j’y trouve ma valorisation et il me permet de donner un sens à ma vie… et je ne suis pas seule comme ça! 😉
C’est peut-être une bonne réflexion à avoir avec son équipe pour découvrir quels pourraient être les codes et règles à mettre en place pour respecter le besoin d’équilibre de tout travailleur, même si celui-ci n’en fait pas la demande. Déjà, les mettre dans le coup serait une bonne manière de leur dire qu’ils sont importants pour l’organisation. Et qui sait, peut-être que les employés seraient plus enclin à rester en poste dans l’entreprise parce qu’ils seraient plus heureux et surtout, moins épuisés.
Qui sait?
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