Quand d’autres parlent de mon travail à ma place, j’aime!

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Agathe Tupula Kapola de la clinique Multithérapies Proaction avec qui j’ai fait plusieurs sessions de créativité a eu l’inspiration d’écrire sur le sujet. Quelle belle collaboration! Voici ses réflexions.

La créativité comme outil de résolution de problèmes

Avez-vous des défis à prioriser sur lesquels vous désirez agir de façon proactive? Si tout roule dans votre milieu de travail, vous pouvez arrêter votre lecture ici. La suite ne sera pas pertinente pour vous!

Mais je suis persuadée que la résolution de problèmes, ou du moins, le désir d’innover dans votre secteur d’activités et de renouveler vos façons de faire, fait partie du quotidien, peu importe votre profession et votre organisation. Mais comment s’y prendre pour avoir des idées neuves, autrement que par le remue-méninges traditionnel?

Récemment, j’ai eu la chance d’avoir la visite de Catherine Lachance, comédienne et fondatrice de Hémisphère Formation, à mon entreprise. J’avais fait appel à ses services pour la planification de notre 1re retraite corporative l’été dernier. Catherine nous a introduites, mon équipe et moi, à un procédé génial en créativité, le Creative Problem Solving (CPS), qui a pour but de résoudre des problématiques nécessitant des solutions novatrices. Il s’agit d’un genre de laboratoire d’exploration.

Nous n’avions pas à nous préparer à ce laboratoire, sinon d’établir une problématique sur laquelle nous allions travailler, une question ouverte qui laisse place à beaucoup d’avenues de réflexion. En trois rencontres de 2h riches en création d’idées, nous nous sommes penchées sur un défi que nous vivons régulièrement à la clinique: la gestion du temps et des priorités. Comment simplifier nos tâches et diminuer notre pression interne pour gérer le déséquilibre et ainsi, trouver une satisfaction personnelle et professionnelle? Dans toutes les professions, il y a toujours une bête noire qu’on appréhende, qu’on trouve ardue, fastidieuse, voire décourageante et qui nous amène à procrastiner. Dans notre cas, à la Clinique Proaction, c’est la rédaction de rapports. Quel privilège d’être témoin de l’évolution de nos patients, de travailler en concertation avec les familles, de faire une différence dans leur vie…mais quel ennui de rédiger un rapport d’évaluation ou d’évolution suite au suivi! En attendant une technologie permettant de convertir nos idées et pensées de façon automatique en un texte clair et concis répondant aux attentes des différents intervenants qui gravitent autour du patient, il nous fallait trouver une solution.

Après avoir passé un certain temps à décortiquer la question de départ, Catherine nous a proposé 3 techniques de créativité :

  • La formule défi

Il s’agit essentiellement de changer la formulation du problème pour le transformer en défi, de façon à préciser par quel angle l’aborder. Pour y arriver, il faut se poser plusieurs questions débutant par « Comment pourrions-nous? » (ex : Comment pourrions-nous rester performants sans s’épuiser? Comment pourrions-nous structurer le travail pour qu’il soit plus efficace?). On opte ainsi pour une formulation davantage positive et mobilisatrice. Après avoir mis par écrit une douzaine de questions, nous n’en avons retenu qu’une seule, qui nous parlait davantage que les autres et a retenu notre attention pour débuter l’exploration des idées :

Comment pourrions-nous mobiliser nos ressources internes et externes pour arriver à nos fins?

  • Les idées sauvages

Une fois que nous avons un angle plus précis pour aborder le problème, l’objectif est d’explorer une approche ludique pour prendre du recul par rapport au défi soulevé. Comment? En utilisant le principe des connections forcées pour provoquer des liens inédits entre les différents aspects du problème rencontré, et ensuite, en identifiant de nouvelles pistes de solutions. Cette technique permet la fusion de 2 éléments non reliés pour générer de nouvelles idées.

En choisissant deux animaux sauvages (dans notre cas, le tigre et l’hippopotame) et en utilisant de vraies figurines pour les personnifier, il faut identifier en groupe 10 caractéristiques ou traits de personnalité de chacun des animaux et juxtaposer chacune des caractéristiques avec la question formulée. Voici les mots choisis et les idées trouvées.

Par exemple, tigre avec la question ouverte « Comment pourrions-nous mobiliser nos ressources internes et externes pour arriver à nos fins ? » :

  • Refuser catégoriquement toute forme de distraction sous peine d’une baisse de salaire (agressif)

  • Périodes imposées, obligatoires de silence pour faire de la méditation ou se reposer (silencieux), avant de plonger dans une lourde tâche.

  • Être capable de mettre de côté un travail qui n’est pas terminé pour y revenir ultérieurement (souple)

  • Créer un environnement confortable, propice au travail. Se coller sur des peluches (poilu)

On peut peaufiner les idées soumises en les bonifiant de détails et d’exemples. Le résultat? De nouvelles pistes autour d’une problématique avec des connexions forcées.

Croyez-le ou non, c’est le qualificatif « poilu » du tigre juxtaposé à notre question de départ qui a fait jaillir LA solution dans notre cas! L’idée qui est ressortie permet aux employées de mon organisation de trouver du plaisir et du réconfort dans une tâche ennuyante et ardue : rédiger des rapports. L’équipe a proposé de créer, aux bureaux de Proaction, un espace chaleureux et propice à la détente, consacré à la rédaction de rapports.

  • Question d’implantation

L’objectif de cette technique est d’intégrer certaines informations favorisant la mise en œuvre d’une idée et de raffiner celle-ci avant son implantation.

Lors de cette dernière étape, nous questionnons l’idée retenue pour préciser sa valeur, sa pertinence, la possibilité d’implantation dans le temps, les frais encourus, la mobilisation des personnes concernées, etc. Dans notre cas, l’idée ressortie était tellement enthousiasmante que son évaluation n’a été qu’une formalité ! L’idée a été implantée à peine quelques semaines plus tard.

Dans cet espace se trouve un pouf, un tableau d’inspiration où on y accroche des citations ou des articles qui nous parlent, des plantes, une bibliothèque, des coussins…Il nous manque une lumière tamisée, une doudou et  un système de son permettant de créer une ambiance calme et invitante comme à la maison. Ça s’en vient! L’objectif que les employées aient du plaisir à écrire un rapport a été atteint…et nous devons maintenant mettre au point un système de partage de cet espace! Le plaisir contribue à la création d’une ambiance et le ludisme est un moyen efficace de réfléchir autrement.

Plusieurs études indiquent que la créativité est la compétence-clé dans les organisations au 21e siècle, d’où l’importance de faciliter l’expérimentation de processus créatifs au sein des organisations afin d’identifier de nouvelles pistes de solution. Il est primordial de developper son ouverture à la nouveauté et de vaincre  la tentation de prendre des décisions trop rapidement et uniquement basées sur le bon sens ou sur ce qu’on connaît de la situation. Il ne faut pas sous-estimer l’impact d’une idée à prime abord impertinente sur la suite des choses. Comme le dit Catherine Lachance de Hémisphère Formation, la créativité est « l’intelligence ajoutée en entreprise! »

Pour conclure, voici une trousse à idées concoctée par Philagora, le programme de développement des capacités organisationnelles de la Fondation J.A. Bombardier. Une mine d’or présentant de façon simple comment s’y prendre concrètement pour brasser des idées en équipe.

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