On a tous un rôle important à jouer!
C’est vrai, vous ne trouvez pas ?
Et ces nombreux rôles que nous sommes tenus de jouer nous animent, nous terrorisent, nous excitent, nous laissent indifférents… Quand je parle de « rôle » dans mes conférences en entreprise, je fais une analogie avec mon métier de comédienne. Je parle en fait de toutes ces responsabilités que nous avons au cours de notre vie. Ces rôles sont importants car ils portent une mission que nous devons accomplir.
Permettez moi de préciser ma pensée.
Le théâtre et la vraie vie
Quand un metteur en scène m’offre un rôle, il considère que j’ai la capacité de le rendre. Alors, un processus de questionnement se met en action pour bien comprendre le rôle: qu’est-ce que mon personnage veut ? Dans quel contexte est-ce qu’il évolue ? Quelles sont les embûches qu’il rencontre ? Quel est son rapport avec les autres personnages ? Est-il secrètement amoureux de celui-là ? Pourquoi a t-il des difficultés avec cet autre ? Est-ce qu’il va arriver à ses fins dans cette pièce ou l’histoire ne le dit pas ? Est-il satisfait ou non ? Quelles sont les zones grises de ce personnage, celles qui restent sans réponses ? Le metteur en scène est un guide qui a une vision du personnage et de ce qu’il veut faire ressortir. Parfois, il y a deux visions qui s’entrechoquent, celle du comédien et celle du metteur en scène. Mais une chose est sûre c’est que lorsque le metteur en scène à une vision claire de ce qu’il attend de ce personnage et du spectacle qu’il veut créer, le jeu de l’acteur devient presque facile. Il ne reste plus qu’à s’abandonner dans cette vision. Les règles du jeu sont claires, le carré de sable est bien défini. Et c’est vraiment formidable !
Dans la vie, ce n’est pas aussi simple… Pourtant, nous avons tant de rôles à tenir, nous devrions être de plus en plus performants dans chacun d’eux ! Mais à chaque fois que l’on aborde un nouveau rôle, on devient fragile. Pourquoi ? Parce que, en général, le rôle n’est pas clair. Combien de fois on commence un nouveau travail en ne sachant pas précisément ce que l’on attend de nous ? Ni comment les camarades de travail vont nous accueillir !
Avez-vous déjà ressenti de tels sentiments ?
Ou en amour, quand on commence une nouvelle relation, le rôle qu’on nous attribue n’est pas toujours précis. Est-ce que ce nouveau conjoint désire me donner le rôle de maîtresse ou de conjointe à long terme ? Ou encore, je deviens maman ou papa tout d’un coup ! Ouf ! Comment est-ce qu’on joue ce rôle ?
Les différents rôles
Dans la vie, nous n’avons pas de metteur en scène pour nous donner des balises et des règles à suivre. On joue nos rôles au meilleur de notre connaissance et avec tout notre cœur. Parfois, on se trompe… C’est vrai, non ?Parfois, nous ne sommes pas en mesure de tenir ce rôle qu’on nous offre ou qu’on s’impose à soi-même, nous n’avons pas les connaissances nécessaires pour le rendre à sa juste valeur. Il faut aller se chercher une formation d’appoint ou de l’aide extérieure.
Parfois, souvent, nous n’avons pas la certitude qu’on est capable de le rendre. On doute. Manque de confiance, mauvais cadre de référence, mauvaise opinion de soi, mauvaise perception, peur de faire des erreurs, de se tromper… Alors, on joue son rôle à moitié ou pas du tout.
À d’autres moments, il y a des rôles qu’il faut abandonner. Ceux qu’on joue depuis trop longtemps. Ces rôles doivent mourir, leur existence est terminée. On en a fait le tour et ils sont devenus toxiques dans notre vie. C’est rôles sont difficiles à abandonner car ils sont malgré tout rassurants. Ils nous donnent l’impression qu’on a une importance particulière ou que si on les laisse mourir, c’est nous qui mourront… Pourtant, ce n’est pas le cas. Si ça se trouve, l’abandon de ces rôles nous permettent de renaître ! Par exemple, lorsqu’on se sent obligé de garder une relation amicale avec un/une ami(e) qui ne s’informe jamais de notre état. « Je ne peux pas arrêter cette relation, qu’est-ce qu’il va penser de moi ? ». Il est pourtant nécessaire de les laisser aller pour se diriger ailleurs, vers un avenir meilleur pour soi. Même si cette coupure implique un moment de vertige. « Choisir, c’est renoncer » comme le dit si bien ma mère !
Les grands acteurs
Il y en a qui joue leur rôle de façon magistrale. Ces êtres d’exception qui ont accomplis quelque chose qui les a fait connaître du public. Ils sont des maîtres, des inspirations. Cela dit, il est possible qu’une personnalité soit extraordinaire dans sa vie professionnelle mais qu’elle réussisse moins bien sa vie personnelle ! Par exemple: Tiger Woods, le joueur de golf. Lui, il jouait le rôle qu’on lui avait attribué avec génie. Mais dans sa vie personnelle, c’était une autre histoire… Prenons comme autre exemple Guy Lafleur. Lui aussi était un modèle dans son rôle. Un champion ! Je sais que lorsqu’il a gagné la coupe Stanley en 1979, il a joué un tour à la ligue nationale en
« volant » la coupe un soir de fête. Les personnes responsables de la coupe étaient dans tous leurs états les jours suivants, ne pouvant croire que la coupe était disparue. Guy l’avait apportée chez lui et en avait fait profiter les membres de sa famille et de son patelin. À cette époque, seuls les membres de la ligue avaient le droit de s’ approcher de la fameuse coupe. Quand Guy Lafleur l’a rendue, il n’a pas reçu de représailles, c’était Guy Lafleur après tout ! Mais ce geste a permis une avancée dans les règlements de la ligue : depuis cet événement, les joueurs qui désirent faire venir la coupe dans leur coin de pays peuvent le faire sur demande. Guy a permis d’assouplir ce règlement. Ce geste insouciant, mais surtout audacieux, en est un pour moi de générosité et de leadership.
Quand on connaît si bien son rôle au point qu’on se permet de le pousser plus loin que ce qui est prescrit, qu’on y ajoute des finesses, de la fantaisie, de la douceur, de la générosité, je crois que l’on devient de grands acteurs de sa vie. Je crois qu’ainsi, la vie est plus belle.
Pour être en mesure de faire cela, il faut être à sa place, connaître parfaitement son rôle afin d’être à sa pleine capacité et remplir sa mission honorablement.
C’est ce à quoi j’aspire.
Et vous, êtes-vous à votre pleine capacité dans votre rôle ?
Si oui, que faites-vous de plus que ce qui vous est prescrit ?
Si non, comment pourriez-vous jouer votre rôle pour atteindre votre plein potentiel ?