Le rôle des générations

 dans Choc des générations, Communauté, Créativité, Gestion du changement, Inspiration, Jouer son rôle

Il y a plus que jamais des gens de différentes générations en milieu de travail. C’est vrai: les Baby boomers ne veulent pas quitter leur bureau et on voit arriver les gens de la génération Z en milieu de travail depuis quelques années. 

Il y a 4 générations actives: Les Boomers, les X, les Y et les Z, du jamais vu! Pourquoi? Parce qu’avant, l’espérance de vie était plus courte.

On entend beaucoup de « chialage » d’une génération à l’autre: 

  • Boomers: « Les milléniaux (Y) sont des fainéants, ils ne veulent pas travailler! »
  • Z: « Les Boomers se croient tout permis sous prétexte qu’ils ont tout vu, tout vécu! »
  • Y: « Les X sont comme les Boomers, ils ne comprennent rien à la techno! 
  • X: « Les Z ne comprennent sont pas capables de comprendre des concepts, c’est pas compliqué, ils ne savent pas lire! » 

On peut critiquer sans cesse et rester sur sa position mais je vous propose de regarder la situation autrement. Ne perdons pas de vue que ceux qui nous suivent et que l’on critique ont été influencés par nous, leurs adultes…

Voici une présentation très résumée de l’évolution des générations des 100 dernières années. Vous comprendrez mieux le rôle que chacune des générations a joué pour offrir une vie meilleure à la suivante.

Commençons avec la génération Silencieuse (même si elle n’est plus en milieu de travail). (1900 à 1945)

On parle ici des personnes qui sont nées avant 1945. On peut affirmer que c’est une très longue génération parce qu’en fait, on ne faisait pas d’analyse sérieuse des générations avant et somme toute, on peut affirmer que la vie était plus lente dans le temps… Cette génération a joué le rôle des bâtisseurs. On « bâtissait » le pays. Plusieurs étaient agriculteurs. La notion de début et de fin de journée n’existait pas. Lorsqu’on a des animaux dont il faut s’occuper, les jours de la semaine ont toutes la même saveur: on se lève aux aurores pour la traite des vaches et la journée se termine au crépuscule avec les derniers soins à prodiguer aux animaux. La définition du travail n’est absolument pas la même que celle que nous avons aujourd’hui. Autrefois, travail rimait avec survie. 

Les Baby-Boomers (1945 à 1963)

Arrive l’après-guerre et le boom de natalité, particulièrement ici au Québec. Cette génération est enthousiaste et est portée par tous les possibles. Et elle est bien privilégiée car en effet, dans les années ’60, TOUT EST POSSIBLE! Très nombreux, les Boomers ont vite pris le contrôle du monde du travail. Les familles quittent la campagne pour s’installer en ville, les quartiers se développent, on voit apparaître les banlieues. Les gens ne travaillent plus aux champs. Ils se scolarisent davantage et ont accès à des métiers professionnels. Pour les Boomers, le travail est le sens de leur vie. Ils sont engagés, loyaux et stables. 

Le rôle des Boomers dans notre société a été de régulariser les heures de travail et d’implanter la notion de « vacances ». Avant, on ne prenait pas de vacances, on ne pouvait pas laisser les animaux s’organiser pendant 2 semaines pendant qu’on partait en Floride avec la famille! Les Boomers ont choisi de structurer l’univers professionnel. Ils ont augmenté les salaires et ont amélioré les conditions de travail.

Les X (1963 à 1980) 

L’arrivée de la génération X sur le marché du travail est difficile puisqu’elle coïncide avec une grande pénurie d’emplois. Appelée « Baby bust », elle ramasse les restants des Boomers. C’est la génération qu’on dit sacrifiée. N’empêche, elle capitalise sur ce qui a été fait par les Boomers et améliore encore le tout. Portée par les femmes, cette génération est l’ambassadrice de la communication et du rapprochement vers les autres. Elle fait rayonner les mots « leadership » et « formation » et reconnaît que l’émotion est importante. C’est la génération X qui implante la notion de plaisir au travail et l’idée que 35 heures de travail /semaine c’est suffisant. Elle fait des sacrifices pour équilibrer les régimes sociaux, notamment la retraite. De plus, elle fait le pont entre les Boomers et les Milléniaux. 

Les Y ou milléniaux (1980 à 2000) 

Avec la génération Y arrive la révolution numérique, changement majeur dans la façon de vivre. Soudain, tout s’accélère, on est guidé par l’émotion et la connexion comparativement aux Boomers et aux X qui étaient guidés par la raison, la logique, l’évaluation et les résultats. C’est la génération de l’enfant roi. Souvent enfant unique, les milléniaux ont vu le nombre d’adultes autour d’eux augmenter, faisant partie de familles recomposées. Beaucoup plus de regards sur lui, le Y devient de centre d’attraction, un brin narcissique et pose des questions. Il développe une grande conscience du « soi » et tous ses petits caprices sont comblés. Le Y s’ouvre sur le monde et se met à le parcourir.
De plus, rendu en milieu de travail, il se fait un devoir de ne pas mettre tout le sens de sa vie dans le travail comme l’ont fait ses parents. Blessé de les avoir peu vu enfant, (garderie 8h à 18h…) il s’est promis qu’il ne ferait jamais les mêmes choix. Les valeurs du Y sont le bien-être et la liberté. D’ailleurs, ses parents lui ont dit: « Fais ce que tu aimes dans la vie! », règle qu’il applique à la lettre. Il met en lumière l’importance de trouver l’équilibre travail/famille ou vie personnelle/loisirs, tout le contraire de ses parents Boomers qui mettaient tous leurs oeufs dans le travail acharné. Bref, il s’ouvre sur le monde, se donne le droit d’avoir plusieurs carrières et ne cherche plus la sécurité d’emploi. Ce qui permet de découvrir de nouveaux possibles dont la génération suivante profitera. 

Les Z (2000 à 2015) 

Les Z apportent l’ouverture totale sur le monde, la vitesse d’exécution, l’intelligence artificielle et la robotisation. Avec les Z, la stabilité n’existe plus. Tout change à la vitesse de l’éclair, le monde du travail est en mutation. On fait exploser les modèles anciens de gestion, le modèle circulaire prend la place du modèle pyramidal. Autant les Boomers vivaient dans 4 kilomètres carré, les Z vivent sur 4 continents! L’avènement de l’informatique est la principale raison. Le télétravail est devenu la norme! Les Z ont une vision internationale et ils posent un regard critique sur tout ce qui est fermé à la diversité. Ce sont les « citoyens du monde », les habitants du village global. Ils sont habitués à obtenir ce qu’ils veulent en un clic et sont impatients. Ils fonctionnent en réseau, le groupe est important. pour eux, l’école n’a plus sa place: ils préfèrent comprendre plutôt qu’apprendre. Ils ont un grand sens de l’entrepreneuriat, ils aiment être maîtres à bord. Pour le Z, la hiérarchie n’existe plus, tous les citoyens sont égaux sans égard à l’expérience des anciens. Ils sont ouverts à la critique sur eux-mêmes et n’acceptent pas que les plus vieux refusent d’être critiqués à leur tour. Ils imposent des valeurs de justice, d’égalité à tous niveaux et créativité. 

Les Alphas (2010…)

À l’heure actuelle, on ne connaît pas encore le rôle que jouera la génération des Alphas. Ce que l’on sait toutefois c’est qu’ils sont les premiers à avoir vécu totalement dans le numérique. Ils savent comment « swiper » avant d’apprendre à tourner la page d’un livre…  Cette génération risque de nous surprendre, de redéfinir complètement le monde du travail, de transformer le cadre de référence sur lequel nous nous définissons depuis 75 ans… Restons ouverts à l’innovation! Nous n’avons pas fini d’être surpris avec cette génération…  

C’est fou quand même de voir cette évolution en seulement 75 ans, non? On pourrait analyser longtemps les points forts et faibles de chacune des générations mais ce que je trouve important de retenir c’est l’importance de rester ouvert à l’autre et intéressé par ce qui nous différencie. À titre de vrai X, je me fais un devoir de créer des ponts entre les différentes générations. Même si parfois, moi aussi, je sens des fossés infranchissables… 

Pour en savoir plus sur les différentes générations, contactez-moi. Je donne un atelier sur le sujet. 

Mes références pour cet article:

  • conférence de Carol Allain et https://www.youtube.com/watch?v=kOE72hIcMHM&t=1061s
  • https://www.gfs.ca/fr-ca/idees/generation-x-des-travailleurs-que-vous-ne-pouvez-pas-vous-permettre-dignorer
  • https://actiz.ca/employeurs-comment-sadapter-a-la-generation-y-au-travail/
  • https://www.journaldemontreal.com/2021/09/02/ecart-generationnel-au-travail-comment-parler-a-son-patron
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